Interviewé par « Brut », Macron a réussi à se mettre les flics sur le dos.
Sur les problèmes de racismes dans la police, Emmanuel Macron veut une « plateforme de signalement des discriminations ». Colère des syndicats de police, déjà « trop surveillée », selon eux.
Comme il l’avait fait face à Plenel et Bourdin, Macron a donné une longue interview de plus de 2 heures à l’équipe de « Brut », qui a fait un bon boulot.
Dés les premières minutes, les journalistes ont tapé fort en parlant des « violences policières ».
Le Président Macron y a répondu, sans détour, mais surtout en parlant de « policiers violents ».
SYNDICATS ÉNERVÉS
En parlant d’une plateforme de signalement des discriminations gérée par l’État, le Défenseur des droits et des associations, Macron tombe sous la foudre des syndicats de police qui dénoncent un « flicage » de plus.
« Sur les réseaux sociaux, des tracts appelant à ne plus faire de contrôles d’identité voire à ne plus mener d’interpellations ont été postés par des syndicats », écrit « Le Parisien ».
CAMERAS PIÉTON
Pour restaurer la confiance, les caméras-piéton est un objectif soutenu par le Président de la République.
Emmanuel Macron estime qu’un citoyen qui se sait filmé « ne se comporte pas pareil ». C’est la même chose pour les policiers. Se sachant filmés, ils n’auront pas les mêmes réactions.
Sur ce point, le Président lance un signal sur sa volonté de ne pas interdire à quiconque de filmer les policiers. C’est du moins ce qu’on croit avoir compris.
DES DÉCLARATIONS AGAÇANTES
Les policiers français en ont assez d’être présumés coupables. C’est pourquoi ils ne supportent pas les déclarations du Président.
Hors, ce sont les images des dérives policières qui marquent profondément les esprits des citoyens.
Un policier qui se fait frapper c’est le risque du métier, un policier que frappe est un abus d’autorité. C’est ainsi que les choses sont perçues.
Sur la plateforme de signalement, les syndicats de police y voient la possibilité d’un lynchage de plus envers les forces de l’ordre.
Pas mieux lorsque le Président insiste sur les caméras-piéton pour changer le comportement des policiers.
POLICE SURVEILLÉE
Il est vrai que les membres des forces de l’ordre sont les fonctionnaires les plus contrôlés du pays.
Pourtant, certains faits (comme les mauvais comportements en manifestation ou l’agression de Michel Zecler) montrent que ce contrôle n’est pas inutile, même si certains réussissent à ne pas se faire pincer.
Enfin, sur les réseaux sociaux, beaucoup de voix se font entendre pour dire que les policiers qui n’ont rien à se reprocher n’ont rien à craindre des contrôles. D’où l’incompréhension quand des syndicats de police montent en neige les déclarations du Président Macron.
Entretien exclusif : Emmanuel Macron répond à Brut …