MONDE FRAPPES EN SYRIE 
Syrie : Pourquoi les États-Unis, la France et le Royaume-Uni ont attaqué des sites supposés être des « usines » à armes « chimiques » ?
Officiellement, les frappes communes a été menées pour répondre aux attaques chimiques commandées par Bachar el-Assad, Président de la Syrie, sur des cibles civiles. Mais creusons un peu, car il y a toujours une raison politique à toutes les décisions.
RÉPONSE LÉGITIME
Américains, français et anglais parlent d’une seule voix pour dénoncer les attaques à l’arme chimique contre des civiles. Des substances chimiques qui auraient été lâchées par un hélicoptère (source locale) sur la population de Douma.
S’en est suivi les images qui ont fait le tour du monde avec hommes, femmes et enfants traités dans les hôpitaux de la région pour de sérieux soucis respiratoires et irritations diverses (usage de chlore ou de produits paralysants).
Bachar avait déjà été prévenu.
Bachar el-Assad, accusé à plusieurs reprises pour son recours à l’arme chimique, avait déjà fait l’objet de menaces de la part de l’Europe et des États-Unis. Trump avait d’ailleurs frappé la Syrie en avril 2017 pour y répondre, déclarant ; « aucun enfant de Dieu ne devrait avoir à subir une telle horreur ».
Un an plus tard, on est sur la même rhétorique. « La ligne rouge » ayant été de nouveau franchie, États-Unis, France et Royaume-Uni se sont liés pour détruire ce qui semble être des « usines » qui produisent ces armes, interdites par les Conventions Internationales.
« TIMING » DE LA RÉPONSE
On peut se demander « pourquoi maintenant? ». Et puis, pourquoi seulement les USA, la France et les anglais. Entre spéculations et réalités, tentons de faire le tri.
Les américains sont toujours prêts.
Pas très difficile de trouver des raisons pour l’intervention américaine. Il y en a toujours une « bonne ». Puis, Trump a besoin de s’accrocher avec Poutine. Politiquement, il doit s’en détacher pour « tuer » les rumeurs de copinage entre les deux hommes. C’est aussi ce qui aurait motivé la frappe de l’année dernière. Poutine étant proche de Bachar, les États-Unis attaque la Syrie donc Poutine.
Menaces de Poutine contre Macron.
Emmanuel Macron peut être une belle tête de pioche. Après avoir annoncé clairement que le régime de Bachar el-Assad était coupable des attaques chimiques, le Kremlin avait fait savoir que si la France devait intervenir en Syrie, contre Bachar, le pays aura a en subir les conséquences. Macron avait besoin de répondre à cela. Aussi histoire de rester crédible. Ajoutons que l’intervention de la France est un signal mondial. A savoir que Macron, dans son beau costume, peut aussi taper quand il le juge nécessaire.
Attention à ne pas tout mélanger : Ce dimanche soir, Macron est sur « BFM TV » pour répondre aux questions de Jean-Jacques Bourdin (« BFMTV », « RMC ») et Edwy Plenel (« MediaPart »). Sur les réseaux sociaux, on laisserait penser que Macron a frappé avant son intervention télévisée qui devait avoir au centre des discutions la grogne sociale en France. Restons sérieux tout de même. Qui peut croire que Macron attaque le régime syrien pour détourner l’attention des journalistes sur la grève de la « SNCF » …
« Brexit » ou pas, les anglais toujours là.
Deux choses en ce qui concerne le Royaume-Uni. La première est de ne pas faire oublier à quiconque que les anglais ont toujours le pouvoir de leurs armées. Même si on dit que l’intervention anglaise a été limitée ici, ils étaient de la partie (contrairement à d’autres pays européens).
Il faut ajouter le petit règlement de compte avec Poutine (encore lui). Il semble que les services secrets russes ont voulu tuer un ancien agent et sa fille sur le sol britannique. Dénoncé par la Première Ministre anglaise, Theresa May, le Kremlin a tout nié en bloc. Ce qui a donné lieu à la valse des limogeages de personnes travaillant dans les ambassades respectives.
ET LA SUITE
Côté syrien, Bachar dit que cette attaque renforce sa volonté de combattre le terrorisme. En réalité, on ne voit pas le rapport entre sa réponse et les attaques. Le tout est de faire passer le message qu’il ne reculera pas sur ses prises de positions dans son pays. Une annonce de façade pour montrer qu’il ne tremble pas.
Le plus important est la réaction des russes.
Il n’est un secret pour personne que celui qui est à craindre n’est pas Bachar. Pas plus que l’Iran, allié syrien. C’est de la Russie de Poutine qu’il faut se méfier. Dans ce conflit, c’est le seul pays capable de faire frémir et les États-Unis, et l’Europe. Pour l’instant, les russes se bornent à dire que les frappes contre les sites syriens ont été globalement un échec. Selon le Kremlin, près de 70% des missiles lancés n’ont pas atteints leurs cibles. Par ailleurs, Poutine dénonce « une violation du droit international » …
Le « hic », qui donne une certaine légitimité à Poutine de se plaindre, c’est qu’une enquête devait être ouverte pour déterminer les responsables de l’attaque chimique. Attaque qui est mise en cause par les russes. Selon eux, pas de produits chimiques utilisés à Douma. Les images des victimes ? Une manipulation des organisations en place dans la région. D’où l’accusation de « violation du droit international » puisque, « sans preuves », les sites syriens ont été bombardés.
Des frappes qui n’ont pas touchés les russes.
C’était le mot d’ordre de toutes les frappes qui ont eu lieu. Surtout ne pas toucher aux russes. C’était la grande priorité des chefs des armées et la consigne claire de Trump, Macron et May.
C’est le message reçu pour Poutine. Ce n’est pas lui que l’on attaque (directement), mais bien le régime de Bachar el-Assad. Un message qui semble avoir été compris. Le Kremlin reste pour l’instant calme, même si une réunion d’urgence du « Conseil de Sécurité » est demandée. C’est la suite logique. On peut croire qu’on est passé une fois encore à côté d’un conflit mondial (ouf!).
Publié par « broudge03 »..
EN VIDÉO « JL Mélenchon : « Macron est totalement irresponsable, lamentable!! » 14/4″..