Clash Angot – Rousseau : Ruquier parle de la vision différente de deux femmes.
Laurent Ruquier a tenu à dire quelques mots sur le clash entre Christine Angot et Sandrine Rousseau. Pas d’excuses de la part du présentateur. Juste une mise au point.
On savait depuis le milieu de semaine que Laurent Ruquier allait dire quelques mots sur la prise en de bec entre Angot, sa chroniqueuse, et Rousseau, ancienne politique, victime d’agressions sexuelles par Denis Baupin (politique Écolo).
Il ne faut y voir que deux victimes, selon Ruquier. L’animateur ajoute que « ce que vous avez vu sur le plateau samedi dernier n’est rien d’autre que la vie ».
On ne va pas revernir sur les circonstances du clash. Toute la semaine, on en a entendu parler en long et en large. Quand aux critiques, elles ont été vivent. Si Ruquier a pris deux minutes pour en parler via un enregistrement fait avant l’émission et sans invités, c’est que les choses sont allées loin. Bien trop loin. Lui-même comme la production ont pris conscience du malaise. Il fallait donc réagir.
MÉDIAS / « ONPC » : FAIRE PLEURER UNE INVITÉE POUR LES AUDIENCES …
Les mots de Laurent Ruquier pour tenter de désamorcer la polémique … franchement moyen. Surtout que l’un des animateurs les plus en vues du « PAF » ne prend pas ses responsabilités.
« Dans les larmes de Sandrine Rousseau comme dans la colère de Christine Angot, je n’ai vu que deux victimes exprimer leur douleur, différemment certes, mais avant tout exprimer leur souffrance, chacune à sa façon. Il fallait n’y voir rien d’autre. Parmi tous ceux qui, depuis une semaine, pétitionnent, crient au boycott, il y a sûrement des téléspectateurs que la séquence a sincèrement mis mal à l’aise, mais j’y vois aussi des raisons bien éloignées de la cause féminine, de l’ignorance aussi parfois. Comment peut-on reprocher à Christine Angot son extrême sensibilité sur un tel sujet quand on sait ce qu’elle a subi elle-même? Certains parlent, d’autres préfèrent écrire, certaines pleurent. Ce que vous avez vu sur le plateau samedi dernier n’est rien d’autre que la vie. Malgré tous les commentaires lus ou entendus depuis huit jours, je reste fier d’animer une émission où un tel espace de liberté où de tels échanges, même difficiles parfois, peuvent avoir lieu ».
Comme on peut le lire, pas la moindre excuse. Pourtant, cela aurait été le bienvenu. Les larmes de Rousseau ne peuvent pas être jetées en pâture à l’écran sans apporter des explications claires. Puisque la production a fait le choix de laisser couler ces larmes, elle doit aussi en répondre devant un public qui y a vu autre chose que « la vie ». Si on prend ce chemin, il ne fallait pas couper le départ de Christine Angot sous les huées du public, dégouté par l’attitude de la chroniqueuse. Car en faisant preuve de froideur et avec son insistance à imposer sa vision des agressions sexuelles, Angot n’a laissé aucun espace au dialogue avec Rousseau sur le plateau. Alors qu’elle dit qu’il faut savoir écouter, l’écrivaine est incapable d’appliquer ce qu’elle préconise.
Ceux qui avaient vivement critiqué l’émission ne sont pas moins en rogne contre « ONPC ». L’intervention de Ruquier n’aura rien changé.
Nombreux internautes regrettent le « discours » de Ruquier. Non seulement il est fade, mais l’animateur n’a pas pris sur lui la responsabilité de ce qui s’est passé à l’écran. Il laisse dire à Angot que les femmes doivent « vivre avec ça », n’intervient pas lorsque Moix y met son grain de sel alors que l’invitée est en larmes et laisse entendre par cette attitude qu’en effet les femmes ont tout intérêt à se taire lorsqu’un homme les agresse.
Si l’animateur évoque la liberté de parler de chacun, il ne doit pas oublier qu’il a le rôle de « modérateur » de son émission. Ici, visiblement dépassé, il a laisser faire, muet. Il n’a pas assumé son rôle et rejette le malaise perçu par certains sur le dos de leur ignorance.