Polémique autour du « privilège blanc ». Parce qu’il n’y en a pas peut-être ?
Élisabeth Moreno a dénoncé ce « privilège ». Au gouvernement, cette femme, qui comme son nom ne l’indique pas est noire, doit savoir de quoi elle parle.
Polémique autour du mot « privilège » lancé par Moreno. Si le mot est peut-être (et même certainement) mal choisi, le fond a un sens.
Parler de « privilège » revient à dire qu’on est à part et mieux lotis que la communauté. Une sorte de « passe-droit » qui permet d’obtenir des faveurs dont les autres ne peuvent pas jouir.
En voulant dénoncer un racisme en sous-couche, on en arrive à dire que ce sont les blancs qui sont favorisés. Hors, ce sont les personnes de couleur qui n’ont pas toujours le même traitement. C’est très différent.
Le piège est d’aller dans un sens de la rhétorique pour éviter d’aller dans l’autre. La Ministre Moreno a commis cette erreur. Ce qui n’enlève rien au sujet qu’elle soulève.
TOMBÉE DEDANS
Élisabeth Moreno est femme noire. Pour une vie loin des croches pieds politiques et des hautes fonctions dans le travail, cela peut se ressentir avec plus ou moins d’effets. Mais pour en arriver à être Ministre en charge de l’Égalité entre les femmes et les hommes, il y a des étapes à franchir.
Être féministe, à un degrés qui ne tombe pas dans l’excès, est le minimum. Il faut aussi une vie dans l’associatif. Cela permet de ne pas se détacher des « vrais gens » et de leur vie au quotidien.
Puis vient la politique ; véritable arène aux lions où les lionnes ont un droit de citer plus ouvert qu’à une époque. Pour autant, il ne faut pas se leurrer. Si la fonction occupée par Moreno existe c’est que nous n’en sommes pas à être égaux.
LE JOB D’ÉLISA
Moreno est chargée d’égalité entre les hommes et les femmes. On peut penser qu’en terme de distinction entre les êtres humains, il a une certaine expérience. Si non, pourquoi serait-elle à ce poste ?
Partant de ce principe et sachant qu’elle est elle-même femme de couleur, c’est tout de même difficile de mettre sa parole en doute sans avoir des arguments solides à sortir de son jeu.
Hors, dans les critiques entendues de tous les bords politiques, on attaque les mots. Le fond est vaguement soumis à discussion, sans avoir de véritables démonstrations qu’il n’y a pas de différence de traitement entre les « blancs » et les autres.
RACISME EN FRANCE
A la question « les français sont-ils racistes ? », personne ne répondra « oui ». Y a des racistes parmi les français ? Personne ne dira « non ».
Faut-il penser que les personnes de couleur ont un autre traitement que les « blancs » ? Globalement, c’est le cas. En tout cas lorsque c’est un blanc qui a le pouvoir de décision.
Dans les principaux sujets que sont le travail et le logement, il y a toujours de la discrimination. Les enquêtes ne manquent pas pour en apporter la preuve. Le nier est une bêtise qui ne permet pas d’avancer sur le sujet.
BLANC C’EST MIEUX
Être blanc, dans les pays qui nous entourent, est la certitude de ne pas avoir droit au racisme. Pour trouver un boulot, ce facteur est inexistant. Pareil pour un logement. Le propriétaire évacue ce critère puisque vous êtes de la couleur dominante. C’est rassurant.
Ce n’est pas qu’une question de couleur de peau. Les mœurs entrent en ligne de compte. Qui sait ? Certains pensent peut-être qu’un noir est délinquant dans ses gènes. Cannibale aussi à ses heures, pourquoi pas ?
Gros parcours professionnel pour Moreno : Présidente de Hewlett-Packard Afrique … Présidente France de Lenovo … Pour finir par être Ministre aujourd’hui. Madame Moreno est la preuve qu’il est toujours possible en France d’être femme, noir, pauvre et d’aller très haut. Elle vient d’une famille modeste ; sa mère était femme de ménage.
Justement. Il faut se poser la question. Elle dit qu’il existe des faveurs pour les blancs alors qu’elle en est arrivée là où elle est. Soit elle est mytho, soit elle se considère comme blanche, comme un homme … Ou alors elle sait combien elle a souffert pour se hisser aussi haut. Elle sait donc mieux que personne comment ça peut être dure et combien de sacrifices il faut faire.
Je pars du principe soutenu dans l’article d’Appoline : ELLE SAIT CE QU’ELLE DIT !
Quelle fasse un constat sur son parcours, d’accord, mais elle a pu faire ce parcours. Que les minorités aient plus à prouver j’en suis d’accord. Qu’il soit impossible pour eux de se hisser en France est faux.
Il est possible aussi qu’elle aie pu profiter de sa situation ; femme, noire, pauvre. Dans le questionnement sociologique dans lequel nous sommes, il est au final difficile de dire si les compétences sont vraiment ce qui comptent.
Pas faux.
Faire le choix d’une minorité ne veut pas dire que la compétence n’est pas la priorité du choix. Cela étant dit, on ne peut être sûr de rien, je veux bien l’avouer.
C’est le mot « privilège » qui a fait polémique. Pas le fait qu’elle parle de racisme ou de favoritisme. Les mots ont un sens.
J’avoue que j’ai pas compris la polémique, justement. Le privilège veut dire plusieurs choses. Imaginons que je suis propriétaire et que je loue mon bien. J’ai le choix entre un blanc qui gagne 1.500 euros / mois et un autre, tout aussi blanc, qui en gagne 3.000. Je vais privilégier ce dernier. Ce que je veux dire c’est que parler de privilège parce qu’on est blanc ce n’est rien d’autre qu’une réalité quand la décision revient à quelqu’un qui a un problème avec les gens de couleur. Et en France, il y en a quelques uns …
Le différence, Aliakis, c’est que le privilège d’être plus riche qu’un autre (pour reprendre ton exemple de locataires) ce n’est pas du racisme. Racisme vient du mot « race ».
Je reste convaincu que le favoritisme est hors sujet. Le mot « discrimination » est nettement plus approprié dans ces situations.
En plus, elle n’a qu’un œil … Ajoutez l’handicape à vos descriptions.
😀
Le privilège c’est la conséquence. Et moi non plus, je ne vois pas où est le problème avec ce mot. Mais c’est sur les causes qu’il faut s’interroger et travailler.
On nous parle de racisme, alors mixons toute notre population plus encore. Le service « civique » (pour remplacer le service militaire) est une bonne idée de ce gouvernement. Les effets se verront plus tard et je suis certain qu’ils seront positifs. Le regard des uns envers les autres changera. Surtout parce que non seulement les origines seront mélangées, mais les conditions sociales aussi.
On a longtemps pensé que la mixité était la solution. C’est pas toujours le cas malheureusement.