Médias et politiques donnent l’impression de se liguer contre Jean-Luc Mélenchon.
C’est la grande tendance du moment. Pour être « dans le vent », il est bon de « flinguer » Mélenchon. Pour la presse, c’est de l’audience. Mélenchon attire les téléspectateurs autant que le miel, les abeilles. Pour les politiques, il faut casser « l’opposant ».
Il y a des hommes et des mouvements qui sont perçus comme des dangers. Jean-Luc Mélenchon et la « France Insoumise » seraient dans cette situation. D’autant plus que JLM est considéré par tous comme un excellent tribun. Certains s’amusent à dire qu’il pourrait vendre un surgélateur à des esquimaux. Ce n’est toutefois pas totalement vrai. C’est ce que beaucoup ont pu remarquer pendant la campagne présidentielle.
Il peut convaincre, sans aucun doute. Mais il n’a ce pouvoir que sur des sujets qu’il maitrise. Il a un nombre incalculable de cartouches pour toucher sa cible sur ses sujets de prédilections. Sur les autres dossiers, qu’il domine moins, il est parfaitement vulnérable. Mais sa force est de pouvoir dire qu’il ne sait pas ou qu’il a besoin de la réflexion pour donner une réponse. C’est une des raisons pour lesquelles il donne ce sentiment d’être « sympathique ». Cela participe au fait de le rendre « humain ». Ses coups de gueule font aussi partie de cette « humanité » perçue par les français. Lorsqu’il enrage contre le « Front National », quand il tape sur « les riches », quand il montre son émotion face à un drame, … Nombre de français se reconnaissent en lui.
La presse tente de l’attaquer sur tous les fronts : Ses opinions sur le Vénézuéla, sa démagogie, son manque d’assurance face au terrorisme, … Les politiques s’en mêle aussi. Pour « La République en Marche », il faut détruire son image d’opposant à Macron.
La presse française n’est pas en reste pour « châtier » du Mélenchon. Il faut cogner là où ça fait mal. Et les coups ne manquent pas pour abattre le politique. On lui reproche de « gueuler » pour rien, de prendre « le peuple » en otage, d’avoir des opinions extrêmes en politique internationale ou d’être dans le coup d’éclat permanent. C’est vrai dans la presse traditionnelle mais aussi dans certaines émissions. On pense à « On N’est Pas Couché » où Laurent Ruquier ne manque pas une occasion de mettre des coups de fouet à celui qu’il appréciait pourtant pendant la campagne.
Côté politique, au parlement notamment, on ne se gêne pas pour viser les « Insoumis ». Il faut dire qu’ils ont bousculé quelques codes ; le fait de se présenter au parlement sans cravate ou de venir avec le panier de la ménagère à 5 euros pour dénoncer la baisse des aides au logement. Les autres partis de l’assemblée se retrouvent invisibles sous ce flot de « buzz » qui fait jaser. Sur « YouTube » ou les réseaux sociaux, il n’y en a que pour les « Insoumis ». Le « PS » est dans les choux, « LREM » et les Constructifs suivent Macron, les « LR » et le « MoDem » n’arrivent pas à se faire une place et le « FN » est prié de se taire. Seuls les Communistes s’en sortent à peu près dans la visibilité de la contestation, loin toutefois derrière l’équipe Mélenchon.
En politique, quand on est pas capable d’être au dessus du lot, il faut tenter de faire chuter le seul que l’on entend. C’est précisément ce que l’on remarque dans les rangs des partis. Ils sont nombreux à vouloir mettre un bâillon à JLM pour que eux puissent être entendu aussi. La presse suit souvent le mouvement donné par les politiques. Les journalistes ou chroniqueurs qui défendent encore Mélenchon se font rare.
Mélenchon ne parle que du Venezuela ? Sans rire ? Personne n’a jamais remarqué que ce sont les journalistes qui le questionne sur le sujet ?
Je lisais des commentaires sur « Le Figaro ». Et ce que je trouve incroyable c’est que les lecteurs se plaignent du fait que Mélenchon ne jure que par le Venezuela et qu’il ne parle que de ça. Hors, c’est complètement faux. Qu’il en aie parlé c’est une évidence mais quasiment jamais de son propre chef ; ce sont les journalistes qui lui pose des questions sur ce Venezuela de Maduro. Il est donc injuste de dire que c’est lui qui en parle sans arrêt. Encore une fois c’est faux et arc-hi faux. Je demande à quiconque de me démontrer le contraire.
D’ailleurs, Mélenchon, comme les autres « Insoumis » se retrouvent très mal à l’aise quand on les interview sur le sujet parce qu’ils savent que c’est un talon d’Achille pour le politique qui ne renie pas ses idées sur la question. Après, il faut arrêter de croire que c’est blanc ou noir dans ce pays. Il y a des nuances que personne ne semble voir. C’est décourageant toute cette mauvaise foi …
Tu devrais peut-être arrêter de lire « Le Figaro », de un.
De deux, ne surtout pas lire les commentaires … 😉
Sur « Libération » aujourd’hui : « Mélenchon accuse les médias d’être de plus en plus hostiles aux insoumis ».
Je crois pour ma part que la presse sait très bien qu’elle brutalise Mélenchon. Il faudrait être aveugle pour ne pas le voir. Là où il faut prendre du recul, c’est sur le fait que l’on parle de Mélenchon comme d’une cible. S’en est certes une, mais ce n’est pas lui personnellement que l’on vise, selon moi. Les médias ont toujours asséné de coups ceux que l’on voyait le plus, qui parlaient le plus fort, bref, qui étaient dans la lumière. Je prendrais pour simple exemple quelque chose qui est dans la mémoire de tous ; l’affaire François Fillon. Vous imaginez un instant que si le politique ne s’était pas imposé comme candidat à la présidentielle l’affaire de l’emploie supposé fictif de sa femme aurait été mis en lumière ?
Être sous le feu des projecteurs fait que la presse s’attaque à la personne. Elle peut s’appeler Mélenchon, Dupont ou Durant ; cela n’a aucune importance. Pour résumer mon propos, retenez que la cible n’est pas Mélenchon mais uniquement celui dont tout le monde parle. Comme le dit l’expression : Il n’y a rien de personnel.
Pourquoi quand c’est Macron qui se plaint de la presse ça ne fait pas autant de bruit ?
Ce matin, le président Macron a été plutôt désagréable avec un journaliste de « France2 ». Selon le président, les journalistes ne seraient que dans le « paraître » et la « communication ». Ils seraient loin des enjeux qui se jouent pour la France en ce moment. Les médias ne s’intéressent pas, selon lui, aux sujets importants pour le pays. Ils se contentent de faire de la presse people sans entrer dans le fond des sujets. De quoi remettre une couche nauséabonde sur cette presse ressentie déjà comme irrespirable par les français.
On est bien d’accord sur le fait qu’entre la prise de bec de Macron et les invectives de Mélenchon, il y a comme un monde de différence dans les gestes et les paroles. Tout de même, on note que beaucoup de politiques, et Emmanuel Macron aussi, s’agacent de cette presse poubelle qui ne « sert à rien » d’autre que de caresser le lecteur ou l’auditeur dans le sens du poil. Dans la presse, il ne serait plus comme but principal d’informer mais de gratter le plus large public possible en attirant les écoutes. Une course à l’info qui fait « buse » en mettant de côté les sujets essentiels.