L’unique centre de « déradicalisation » en France ferme ses portes. Tout compte fait, cette structure n’a servi à rien.
Une opposition locale depuis l’ouverture.
Ce centre avait été « monté » fin 2016, dans le domaine de Pontourny, à Beaumont-en-Véron, petite commune d’Indre-et-Loire. Dans ce petit coin plutôt sympathique et calme, les habitants ont eu peur des « perturbations ». Dés l’annonce du projet, les habitants de la ville n’avaient pas ménagé leurs efforts pour manifester leur désaccord. Un regroupement des personnes qui ont répondus aux messages radicaux n’était pas très rassurant pour les âmes du village. Surtout que le domaine n’était pas une prison. Malgré près de 20 caméras installées un peu partout, il n’était pas prévu de service de sécurité « humain ». Autrement dit, personne de compétent sur place pour intervenir en cas de violence où une opposition « physique » est indispensable. Seule option dans les cas extrêmes ; appeler la police. Un peu léger selon les habitants …
Des gens pas dangereux finalement. Enfin, pas trop.
Le but initial était d’accueillir de jeunes filles et garçons (moins de 30 ans) qui se seraient notamment laissés convaincre par les discours racoleurs et islamistes sur Internet. Il était question de comprendre pourquoi ils ont été attirés par des messages de violences et de terrorismes. Ensuite, de tenter de leur sortir ces idées dangereuses de la tête avec, surtout, de la psychologie. Aussi, il fallait expliquer à ces jeunes « l’esprit critique », la déconstruction des propagandes ou de la théorie du complot. Leur réapprendre le « vivre ensemble » dans la République aussi.
Pour se distraire, une salle de sport (plutôt basique avec des rameurs …), tables de « ping-pong », mais connexion Internet plutôt limitée. A l’époque, le directeur du centre expliquait, avec une pointe d’ironie, que la connexion passait mal (mort de rire …). Bref, de quoi quand même passer son temps. Il fallait au moins ça. Les « résidents » n’étaient pas totalement enfermés mais, pour que la déradicalisation se passe au mieux, il fallait compter 4 à 6 semaines à rester dans le domaine, en groupe, suivis par tous les psychologues et intervenants du centre.
Projet pas du tout concluant. Vraiment pas.
Le centre pouvait accueillir 25 résidents en son sein. Finalement, avec un peu moins d’un an de fonctionnement, seules 9 personnes y sont allées. Pour une structure comme celle-là, avec un coût qui est ce que l’on imagine (chiffres non communiqués), c’est peu, beaucoup trop peu. Surtout qu’il semble qu’aucun des pensionnaires, étant libres, ne soient allés jusqu’au terme de sa désintoxiquation au « Djihad ». Soit le projet ne fonctionne pas du tout, soit il n’était pas adapté aux résidents qui ne s’y sont pas sentis biens. Un « flop » donc, qui a certes compté dans les finances publics et dans les nuits blanches des habitants du village, mais qui devait tout de même être tenté. On sait maintenant que ce n’est pas la solution adéquate pour les personnes qui se sentent attirées par les chants racoleurs des terroristes.
L’idée mise au placard, pour le moment.
Le centre est désormais fermé. Peu de chance pour qu’il ré-ouvre ses portes. En tout cas pas dans la forme testée puisque jugée très inefficace. D’autres idées existent pour remettre sur « le droit chemin » les brebis qui se sont détournées du sentier républicain. Il va falloir penser à une nouvelle structure, une nouvelle organisation avec d’autres intervenants, peut-être. A voir …
Décision sage. Ça fait des mois que « le château » n’a plus de « terroristes en puissance » à transformer en agneau. Vraiment aucun intérêt. Une autre solution est à travailler.
Sauf qu’on ne voit pas venir de solutions. On ne va pas mettre en prison des gens qui ont consulté des sites de propagandes, si ?
Ce qui est ennuyeux, c’est qu’on dit que cette structure est à oublier sans donner la moindre alternative. Au final, on est au même point qu’avant ; on ne sait pas quoi faire des jeunes gens qui se laissent bourrer le crâne par des chants de morts.