TRAORE : LA JUSTICE VA DEVOIR RENDRE DES COMPTES


Adama Traoré : Les médecins confirment la thèse de la « bavure policière ».



Adama Traoré, 24 ans, pour toujours.

Adama s’était fait arrêté en juillet 2016 par la gendarmerie française. Il a été visé par un contrôle d’identité auquel il a refusé de se soumettre. Il prend la fuite et est poursuivi par plusieurs gendarmes dans les rues de Beaumont-sur-Oise. Sur base d’un témoignage, Traoré est repéré au domicile d’un « ami ». Trois gendarmes entrent dans l’appartement, se jette sur lui et le maitrise en le plaquant au sol, sur le ventre.

Adama Traoré se plaint d’avoir du mal à respirer. Il n’arrive pas à reprendre son souffle. Il est néanmoins menotté et transporté par véhicule au poste de gendarmerie. Sur le trajet de quelques minutes, Traoré semble faire un malaise. A l’arrivée à la gendarmerie, les agents des forces de l’ordre constate que le prévenu a uriné sur lui, dans la voiture, pendant le trajet.

Selon les gendarmes, Adama Traoré aurait été allongé au sol, dans la « position latérale de sécurité ». C’est ce qui est conseillé dans un cas de malaise. Ils appellent ensuite les pompiers. Lorsque ceux-ci arrivent sur place, Adama n’est pas dans cette position de sécurité. Il est face contre terre et toujours menotté. Selon les pompiers, qui ont tenté de le réanimer en attendant l’arrivée des médecins, Adama avait déjà cessé de respirer à leur arrivée.

Le magistrat avait laissé planer un doute sur les rapports d’autopsies.

Selon le magistrat de l’époque, Yves Jannier (aujourd’hui débarqué à un autre poste), Adama Traoré avait des problèmes physiques de santé qui peuvent expliquer le malaise dont il a été victime. Hors, aucun rapport ne mentionne un problème quelconque de santé qui aurait pu expliquer le malaise. Tous les médecins légistes s’étaient accordés pour parler « d’un syndrome asphyxique possiblement causé par la manière dont il a été interpellé ». Pour autant, aucune suite n’est donnée à l’affaire.

La famille Traoré demande alors une contre expertise pour confirmer les premières conclusions et pour relancer l’affaire. Selon ces derniers médecins, il y a effectivement une violence qui est à la base du malaise de Adama. Cette violence peut s’expliquer par le poids des trois gendarmes qui se sont couchés sur lui alors qu’il était au sol, et ventre contre terre, lors de l’interpellation. Ce qui confirme bien les premiers résultats d’autopsie connus depuis l’année dernière.

« Violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner ».

La famille ne semble jamais avoir mis en doute le fait que les gendarmes ne se sont pas « acharnés » sur Adama. Il n’est pas question de violences gratuites. Par contre, elle demande à ce que les gendarmes soient punis pour des faits de « violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner ».

De plus, la famille exige que le magistrat prenne ses responsabilités. Lorsqu’il a évoqué le fait que Adama avait des problèmes de santé, il semble clair qu’il a menti, aucun rapport d’autopsie n’ayant parlé de cela dans ses conclusions. De plus, Yves Jannier n’a jamais mentionné le fait que Adama avait été interpelé dans les conditions que l’on connait aujourd’hui, basés sur les déclarations des gendarmes.