Les affaires d’agressions sexuelles ne doivent se traiter que devant les juges ? Il y a que des hommes pour dire ça !
En réponse aux critiques sur les femmes qui osent dénoncer les hommes pour agressions, voir violences sexuelles, beaucoup d’hommes (et quelques femmes) répondent que c’est à la justice de traiter ces affaires. Problème ; tous ceux qui disent cela n’ont jamais été une victime d’agressions.
C’est facile de critiquer. On reproche aux femmes qui se sentent victimes de ne pas porter plainte et de passer par les réseaux sociaux pour « balancer leur porc ». Mais ces gens, qui disent qu’accuser et de balancer ainsi des noms n’est pas « juste » pour les supposés porcs, ne semblent jamais avoir été confrontés ni aux porcs en question, ni à la justice.
La justice se fiche des agressions sexuelles.
Si seulement 10% des femmes passent par une plainte pour agression sexuelle ce n’est pas pour rien. Il faut y penser et comprendre qu’il n’y a que 3 plaintes sur 10 qui aboutissent. Les autres sont classées « sans suite ». La réalité est celle-là. Sans compter que la plainte est clairement une grosse galère. Il faut expliquer, avouer sa faiblesse, se placer dans les rangs des victimes et prouver ses dires. Rien de simple. Et avec, en plus, une justice qui ne trouve rien de mieux à faire que de mettre en confrontation victimes et bourreaux. Chose que les victimes ne souhaitent pratiquement jamais.
Le constat est que cette justice n’est pas capable de faire face. Ce n’est même pas une question de volonté. Plutôt de procédures. Alors soit on se tait à tout jamais, soit on l’ouvre. Il se trouve qu’aujourd’hui, les femmes ont décidé de l’ouvrir.
Le fait que les femmes osent parler va en calmer plus d’un.
La justice ne résoudra jamais tout. Même si les femmes parlent, ça ne changera pas la complexité du jugement. Alors, plutôt que de rester muette face à un « gros con », autant faire savoir qu’il est de ceux qui se croient permis de faire des choses qui sont condamnables. Surtout que l’on remarque que dans certains cas, une langue qui se délie en amène d’autres. Rappelons-nous que Weinstein est accusé par 60 femmes et que c’est la parole d’une seule qui a déclenché toutes les autres. Dans le domaine de l’entreprise ou de la vie publique en général, on pourra assisté à la même chose, avec, au bout, un collectif de femmes pour faire face à un homme beaucoup trop entreprenant. Et ça, ça change tout.
Droit de la défense.
On ne peut pas non plus faire genre d’oublier le droit à la défense. Accusé ainsi des gens c’est diffamatoire et dangereux pour ceux qui sont accusés. Je ne nie pas le fait que cette « liberté » de parole est une bonne chose. Je m’inquiète des dommages collatéraux. Une politique qui veut faire tomber un opposant, une salariée mécontente de son patron, … Tout est possible. Prudence …