FRANCE POLITIQUE
Benalla : Macron s’en sort sans trop de casse. Collomb un peu moins.
Beaucoup de bruit, beaucoup de débat et beaucoup de gesticulations pour pas grand chose ? Macron (même s’il baisse dans l’opinion) s’en sort, une nouvelle fois, avec la « communication de la pirouette ». C’est Gérard Collomb qui perd quelques plumes. |
SUPER MACRON
On a souvent dit qu’Emmanuel Macron était un excellent communiquant. Cette fois encore, cela se vérifie. Une machine à désamorcer bien rodée et qui fait mouche.
EMMANUEL MACRON : UN VÉRITABLE « DÉMINEUR »
En prenant toute la responsabilité dans « l’affaire Benalla », le Président a pris tout le monde à contre pied. Pas de « fusible » qui saute, pas de dédouanement et pas de fuite en avant. Personne ne sera sanctionné dans l’entourage du Président. Pas plus que lui-même d’ailleurs.
Dans l’opposition, on reconnait une « pirouette royale » (même si on condamne le « qu’ils viennent me chercher », dans sa première déclaration après les révélations).
Pendant les quelques jours de ce pesant silence d’Emmanuel Macron, il a eu le temps de bien penser sa stratégie. Et, vraiment, c’est finement joué. La tactique fonctionne. Par la surprise de la réponse, déjà, et par l’assurance de ses propos, ensuite.
AFFAIRE D’ÉTAT
Pour ce qui est de « l’affaire d’État », l’opposition politique peut s’assoir dessus. De ce qui se profil, il n’en sera rien. Et la réponse de Macron y est pour beaucoup.
Il a commis une faute. Celle de faire confiance à un homme qui a fini par la décevoir. Avec cette rhétorique, il met l’accent sur l’erreur humaine qui peut être commise par tout le monde. En remettant toute la faute sur sa propre personne, il innocente le « système ». Et ce, même si une réorganisation a été annoncée dans le premier cercle du Président.
DES ATTAQUES QUI FONCTIONNENT MALGRÉ TOUT
Macron ne risque pas de remettre les clés de sa présidence. Les médias n’y ont jamais cru, pas plus que les partis politiques de l’opposition. Avec cette affaire, le but des « Républicains » et autres « Insoumis » était de blesser Macron. Pas de le tuer. Il en faudrait beaucoup plus.
Dans les sondages, on voit toutefois que 8 français sur 10 se disent « choqués » par cette histoire. D’évidence, c’est un mauvais coup pour sa côte de popularité (globalement en chute). Mais les français oublient vite.
Lorsque le temps aura fait son travail, il restera une tâche dans la mission de Macron en tant que chef de l’État. Mais plus que la polémique, il restera surtout sa réponse. Le fameux « j’assume » que peu avait vu venir.
GÉRARD COLLOMB
Le Ministre de l’Intérieur est celui qui a perdu le plus de plumes. Devant la commission d’enquête parlementaire, en affirmant qu’il ne savait rien, il donne à sa fonction une image dramatique.
GÉRARD COLLOMB EST LE PLUS A PLAINDRE
Collomb est en charge du ministère le plus important de la République française. Il gère les affaires intérieurs, la sécurité et les forces de l’ordre. Il est censé être l’homme le plus informé de France sur toutes les questions sécuritaires. Pourtant, ici, il déclare ne rien savoir.
Il dit avoir croisé Benalla quand celui-ci affirme que les deux hommes se connaissent. Il dit ne pas avoir parlé de cette affaire avec le Président quand tout le monde sait que c’est inimaginable. Aux yeux de plusieurs parlementaires, ce ne sont plus des manquements, ce sont des mensonges.
Il semble clair que Gérard Collomb n’a pas voulu se mouiller pour Macron (qu’il savait peut-être « responsable ») et encore moins pour Benalla. Mais en s’éloignant de tout ce qui pouvait l’éclabousser, il a fait l’aveu de n’être informé de rien. C’est ce qui lui est reproché.
Publié par « Le Monde »..
EN VIDEO « Affaire Benalla : l’audition de Gérard Collomb résumée »..