BALANCE : Nicolas Hulot à la « une » de l’hebdomadaire « Ebdo » pour des accusations de viols : On fait le résumé de tout ça.
Des « affaires » qui, dit-on, auraient été passées sous silence. Une femme, collaboratrice de sa fondation « Ushuaïa », aurait reçu de l’argent pour se taire de la part de celui qui est depuis mai 2017, Ministre d’État, Ministre de la Transition écologique et solidaire. Selon « L’Ebdo », la justice aurait classé une autre « affaire » sans suite, aussi au sujet de harcèlement sexuel, apparentée à un viol. Sur « BFM TV », Hulot s’en défend.
NICOLAS HULOT CHEZ BOURDIN POUR S’EXPLIQUER
Acte un : Si on en croit Hulot, il n’a jamais violé qui que ce soit. La femme qui l’aurait accusé à l’époque (selon « Ebdo ») confirme qu’elle n’a jamais accusé l’homme politique. C’est ce qu’elle aurait répété à de multiples reprises à la presse qui l’a interrogé sur le sujet. Elle n’aurait jamais déposé une plainte pour harcèlement sexuel contre lui. Une déclaration vérifiée. Mais l’hebdomadaire va plus loin. Il insinue que le Ministre a offert de l’argent à la supposée victime pour qu’elle se taise. Toutefois, il n’existe aucune trace de cette « transaction » (la presse n’a rien trouvé en tout cas). Enfin, point très important ; cette femme ne nome jamais Nicolas Hulot. Elle dit avoir eu une mauvaise expérience professionnelle qui entre dans la cadre du harcèlement sexuel. Le fait que Hulot soit le « porc » est une déduction de « l’Ebdo », pas une déclaration de la victime.
Acte deux : Pascale Mitterrand (selon « Le Parisien »), qui avait 20 ans à l’époque, aurait elle aussi accusé Hulot. A la différence qu’elle a en effet porter plainte quelques années plus tard. Hulot ne dément pas (en même temps, il ne peut pas puisque la plainte est actée). Sauf que, en effet, comme l’affirme le Ministre, le dossier a été classé sans suite. Pour une part à cause de la prescription mais aussi, selon Hulot, parce que les éléments étaient inexistants pour poursuivre. Pour l’instant, la presse (autre que « Ebdo) ne semble pas avoir eu la déposition originale et complète entre les mains. Mais le Ministre, dans son intervention chez Bourdin, explique qu’il est possible qu’il y aie pu avoir une situation mal perçue pour l’époque. Autrement dit, Hulot admet un certain type de comportement qui laisserait croire que … alors que, non (…) Si on décrypte, le Ministre laisse entendre qu’il aurait pu avoir, à l’époque où il était animateur sur « TF1 », un comportement de drague plutôt lourd. Ce que l’on dénonce aujourd’hui mais qui, pour cette époque, ne semblait choquer personne.
QUE DIRE AU SUJET DE « L’EBDO » ?
On sait que le l’hebdomadaire est tout jeune. Peu connaissait « l’Ebdo » avait ces révélations. On peut y voir une façon de se faire une « bonne » publicité. C’est forcément la question que l’on peut se poser. Surtout qu’il faut bien comprendre que, juridiquement, Hulot ne risque absolument rien. Les faits dont on parle sont prescrits. Impossible de remettre en cause le Ministre.
Si on résume : On a Nicolas Hulot qui ne peut pas être juridiquement touché par cette polémique et un hebdomadaire qui fait grand bruit. « Ebdo » est cité partout depuis des jours ; presse écrite, réseaux sociaux, télévision, … Tous les français connaissent désormais ce titre de presse. C’est un super coup de communication à moindre frais. Il est possible que la rédaction (au sein de laquelle une vive discussion aurait eu lieu à savoir s’il fallait publier ce dossier) aie pensé que, sans faire trop de dégâts à l’encontre du Ministre, l’occasion était belle de faire connaitre « l’Ebdo ». Dans les faits, on peut globalement dire que Hulot s’en sort bien. Les médias sont très majoritairement dans son camp, allant presque jusqu’à condamner les journalistes de l’hebdomadaire. Au niveau de la population française, même son de cloche. Les citoyens ne voient pas en Nicolas Hulot un violeur. Sauf que c’est l’homme qui en prend un coup. L’hebdomadaire n’avait peut-être pas prévus cela.
Hulot est touché. Sa femme et ses enfants aussi. Un épisode dramatique dans la vie du Ministre qu’il dit ne jamais pouvoir oublier, et encore moins pardonner. Après plusieurs nuits blanches, il se montre affaibli. Il est blessé, mais pas mort. Côté gouvernement, on imagine même pas le fait que Hulot puisse démissionner. On est pas dans cette crainte. Pourtant, sur « BFM TV », le Ministre a bien dit qu’il n’avait pris aucune décision pour l’instant. Il attend de voir comment le vent tourne. Pas seulement pour lui, mais aussi pour ses proches. Il a affirmé, face à Bourdin, que c’était sa famille avant tout. Si elle ne peut pas tenir le choc, alors son poste de Ministre est à remettre en question.
« Ebdo » a gonflé un ballon qui va se dégonfler aussi vite. Il y a une différence entre accusations et culpabilité. Et c’est la justice qui tranche. Elle est là pour ça.
Il ne faudrait pas « banaliser » la chose. Porter plainte pour viol ce n’est pas rien. Et encore moins à cette époque. Il faut se rendre compte de ce dont on parle. S’il y a plainte, il y a, selon moi, des faits. La seule chose qui peut me mettre le doute c’est la perception du viol en tant que tel. Encore une fois, au regard de l’époque de laquelle nous parlons. Cette époque à une grande importance. Imaginez l’avant et l’après #MeToo ; c’est totalement différent.