Christine Angot semble avoir un problème sérieux qu’elle doit règler, seule.
On savait que Angot avait quitté le plateau de « ONPC ». Face à Sandrine Rousseau, auteure d’un livre pour dénoncer les agressions sexuelles dont elle a été victime, la chroniqueuse de Laurent Ruquier a perdu son sang froid.
Dans « On N’est Pas Couché », on a parfois vu des invités quitter le plateau. A bout, se sentant « accusés », voir « coincés », certains ont préférés fuir. Avec Christine Angot, c’est une nouvelle forme de départ. Puisque c’est dans le camp des chroniqueurs que la fuite se fait.
DANS LE CONTEXTE
Sandrine Rousseau est une ex-femme-politique. Il faisait partie de « Europe Écologie Les Verts » (EELV). Lors de son mandat, elle a été victime d’agressions sexuelles de la part de Denis Baupin. Il faut souligner que c’est un fait établi et pas des soupçons. La justice, aux regards du témoignage de madame Rousseau, mais aussi d’autres femmes s’étant fait connaitre, a établi qu’il y avait eu en effet « agressions sexuelles ». Le « hic » c’est que, à l’époque, la prescription pour ce genre de faits était de 3 ans en France (6 ans aujourd’hui). C’est pourquoi le politique Denis Baupin n’a pas été condamné.
Madame Rousseau venait présenter son livre, « Parler », sur le plateau de « ONPC ». Dans ce livre, elle exprime son expérience et de la rage qu’elle porte envers le fait que trop peu de femmes parlent des agressions dont elles sont victimes. Aussi du fait que les hommes qui commettent ces actes ne sont que trop rarement condamnés. Un message que Christine Angot ne semble pas entendre. D’autant que lorsque la femme politique dit notamment qu’une femme se fait violer toutes les 3 minutes, Angot dit qu’elle se fiche des chiffres. Il y a là, déjà, comme un malaise qui s’installe.
CRITIQUES DES CHRONIQUEURS
Alors que le sujet devrait accorder tout le monde, Moix et Angor attaque Rousseau sur la forme. Bien que Moix souligne le fait que c’est une souffrance dont il faut parler tout en admettant volontiers que l’ex-politique fait preuve de courage, il ne s’accorde pas sur le forme du livre. Selon lui, l’écriture fait plus penser à « un discours » politique qu’à une expérience de vie. C’est essentiellement ce qu’il reproche au livre et à son auteure.
Pour Angot, qui a été elle-même été victime de viols par son père, et qui surenchéri sur cette histoire de « discours », il serait inutile de parler de ces agressions. Il faut, selon la chroniqueuse, « se débrouiller avec ça ». Autrement dit, ce sont les malheurs de chacun et il faut faire avec. Il n’y a pas de solution, pas d’écoute et pas de formation de l’écoute non plus. Rousseau ayant mis en place une association pour ces femmes victimes et à l’origine d’un groupe pouvant répondre à ce phénomène dans la politique, est plutôt de l’avis d’agir, même maladroitement peut-être, mais faire quelque chose pour se donner une chance de bousculer le fait que de trop nombreuses femmes se taisent. Angot, elle, est plutôt d’avis de ne rien faire, laissant chacun se débrouiller avec ses problèmes.
CONSTATS : DES LARMES POUR L’AUDIENCE
Angot a fini par quitter le plateau. Ce qui a été coupé au montage et que le téléspectateur n’a pas vu lors de la diffusion de samedi (l’émission est enregistrée le jeudi). Selon la production de « France2 », ce départ n’avait « aucun intérêt éditorial ». Mais ce que reproche beaucoup d’Internautes, c’est le fait de couper le départ d’Angot qui n’avait pas d’intérêt mais de laisser les larmes de Rousseau où l’intérêt est discutable.
Il aurait été plus judicieux de calmer tout le monde et de reprendre sur de « bonnes bases ». Sans le départ d’Angot et sans les larmes de Rousseau. Un débat et une discussion plus apaisée où tout le monde aurait pu se retrouver même si les deux femmes ont des positions différentes. La production aura préféré ne pas mettre en défaut sa chroniqueuse mais laisser les larmes de l’invitée « pour faire de l’audience ». C’est le ressenti de milliers de téléspectateurs au lendemain de la diffusion.
ENTRE-SOIS : ANGOT A UNE PROBLÈME
Il semble plutôt limpide que Christine Angot a un problème avec sa propre histoire. Le fait de dire qu’il faut vivre avec les horreurs de la vie est une réaction étrange. Des gens ont besoin d’aide. Des gens ont besoin de savoir qu’ils ne sont pas seuls. Des gens ont besoin d’une écoute. Elle ne peut pas imposer à tout le monde les souffrances de sa vie. Elle doit comprendre que d’autres femmes ont besoin d’avancer dans la vie, passer à autre chose en parlant, dialoguant, en partageant.
SILENCE DES FEMMES
Il y a enfin un soucis qui frappe comme un nez rouge au milieu d’un visage. Rousseau est sur le plateau pour parler de la difficulté pour les femmes d’exprimer les agressions. Hors, lorsque l’on voit les réactions de Moix et Angot, on voit qu’il est en effet très difficile pour une femme de parler de ce sujet.
Pour les femmes qui sont victimes d’agressions et qui ont regardé cette émission, il est clair qu’il vaut mieux qu’elles se taisent. C’est un message dramatique et affligeant que donne le service publique français, Laurent Ruquier et ses chroniqueurs. On frise le dégoût. Quand à l’émission « ONPC », on imagine que certains téléspectateurs vont déserter ce programme. Plusieurs centaines l’ont déjà fait savoir dans la nuit de samedi, après le générique de fin.
TROP PLEIN DE BRUIT
Ce qui auparavant pouvait être vu comme un moment fort de la télévision devient une vitrine pour les critiques folles et sans limites. Même un certain Eric Zemmour a toujours fait preuve de plus d’empathie envers les invités. Avec le succès de « ONPC », on semble avoir oublié qu’un invité se traite avec considération et politesse et que si la critique est la norme, elle doit se faire dans le respect de chacun. Plus ça va, plus les chroniqueurs se donnent le droit d’être de plus en plus « trash » dans leurs analyses. Quand au Laurent Ruquier, il se retranche derrière la liberté qu’ont ses collaborateurs de dire ce qu’ils veulent. Il oublie son rôle de modérateur et se concentre sur son seul objectif d’être un fil conducteur.