« Le Parisien » essaye d’opposer Benoit Hamon et Jean-Luc Mélenchon. C’est un peu court …
Mélenchon reproche à Hamon de ne pas l’avoir rejoint pour gagner les présidentielles. Le patron de la « France Insoumise » le « martèlerait ». Une conclusion tirée après que l’auteur, « R.L », aie lu l’interview que JLM a donné à « La Provence ».
Il y a des raccourcis, qui sonnent faux à nos oreilles. Sur le banc des accusés ; « Le Parisien ». Dans son article du 14 septembre intitulé ; « Quand Mélenchon estime qu’il aurait dû être président et Hamon son Premier ministre« , le journal laisse croire en une rancune sans merci entre Hamon et Mélenchon. Le second en voulant à l’autre de ne pas avoir rejoint son mouvement pour être (peut-être) à la tête de l’État aujourd’hui.
Deux choses ont particulièrement attiré notre attention dans cet article, signé des initiales « R.L » pour le quotidien français :
MELENCHON DÉÇU, ÉVIDEMMENT, NON ?
Jean-Luc Mélenchon était déçu au lendemain des résultats qui l’ont éliminé de la course à la présidence. Après des mois de campagne, un rassemblement comme jamais et « seulement » à 600.000 voix du second tour, qui n’aurait pas été dépité à sa place ? On se le demande. Mais « R.L » semble surpris par ce fait. Comme si Mélenchon aurait du se réjouir de sa défaite. Mais qui fait ça ? Qui saute de joie lorsqu’on lui annonce qu’il a perdu la partie ?
L’auteur en arrive même à publier le « tweet » de Mélenchon pour prouver sa déception ; « À 600 000 voix près nous aurions été présents au second tour. La leçon que nous en tirons, c’est de continuer à être conquérants. » … Et ? On ne voit pas bien où « R.L » veut en venir en insistant à ce point …
MELENCHON « MARTEL » QUE C’EST LA FAUTE DE HAMON
Autre angle étrange, celui de prendre une phrase comme un « martellement », qui suppose le marteau ou, selon l’expression bien connue qui dit « toujours taper sur le même clou ». Que Mélenchon aie dit au sujet de Hamon que « s’il avait retiré sa candidature, il serait aujourd’hui Premier ministre et moi président de la République » est une chose. Qu’il le martel en est une autre.
Ce qui n’est pas très honnête de la part de « R.L », c’est qu’il laisse entendre qu’il y aurait de l’animosité entre les deux hommes. Mais a-t-il vraiment lu la même interview que nous, dans la « Provence » (par Franz-Olivier Giesbert, François Tonneau et Sylvain Pignol) ? Parce que, dans son article au « Parisien », on pourrait croire qu’il n’a lu que les titres pour pondre son papier sans lire ce qui est écrit en plus petit …
« LCI », « RTL », « LE FIGARO », … ONT PRIS LE MÊME ANGLE
Il n’y a pas que « Le Parisien » qui a choisi l’opposition des deux hommes politiques. « LCI » a fait exactement la même chose, avec un article pour le moins ressemblant à celui du « Parisien » ; Mélenchon accuse Hamon : s’il avait retiré sa candidature, « il serait aujourd’hui Premier ministre et moi président ». Les autres médias s’y sont collés aussi, avec la même petite phrase à la « une » de plusieurs sujets. Finalement, le seul (que nous ayons vu) à être relativement détaché de l’envie de faire du « buzz » sont les journalistes de « BFM TV », en tout cas dans la version vidéo de leur sujet.
Just LOL pour l’image au dessus.
Sinon rien à dire. On connait comment fonctionne la presse. De là à croire que Hamon et JLM sont les meilleurs amis du monde, faut voir à pas rêver.