Petit bilan de la journée de manifestation du 12.09 à l’appel de plusieurs syndicats.
Dans toute la France, les syndicats annoncent les chiffres de 400.000 personnes dans la rue. La police, jamais d’accord avec les chiffres, annoncent 230.000. De l’avis des organisateurs, c’est loin d’être mauvais.
Il ne faut pas se le cacher, les syndicats attendaient un peu plus. S’ils avaient pu annoncer le chiffre du demi-million ça aurait eu plus de classe. Pas grave, dit-on dans les rangs syndicalistes, « 400.000 c’est bien aussi ». Et c’est vrai que c’est plutôt pas mal. Ce ne sont pas encore des français qui font bloc mais il y aurait un début de quelque chose. Surtout que si on s’en tient aux chiffres de la police (230.000), c’est la même participation que lors de la première manif’ contre la loi « El Khomri ». A la différence que les français savaient qu’il y aurait du changement (réforme du code du travail annoncé par Macron durant sa campagne). Le message des manifestants est donc ici, selon nous, encore plus fort.
Précisons rapidement que tous les syndicats n’ont pas clairement participé aux manifestations. Officiellement, seuls la CGT, la FSU, Solidaires, l’UNEF (et certains de FO) sont sortis se mouiller ce mardi. Niveau politique, la « France Insoumise », certains du « PC » et Benoit Hamon ont marché auprès des syndicats, noyés dans le cortège pour ne pas avancer la cause politique dans le mouvement (ça c’est pour le samedi 23 septembre à l’appel de la « FI »). Florian Philippot (contre l’avis du « FN ») était de la partie aussi, aux côtés de ses amis forains venus en masse avec leurs camions pour bloquer la capitale.
MACRON QUI FAIT COURT-CIRCUIT
Si certains doutaient encore du pouvoir de communication (et d’une pointe de « fourberie ») de Macron, qu’ils se ravisent. Le Président de la République a parfaitement joué le coup. En visite notamment à Saint-Martin, pour apporter son soutien aux sinistrés de l’ouragan « Irma », il a volé la vedette des syndicats dans les médias. Certains journaux sont tombés de tout leur poids dans le panneaux en mettant en « une » le déplacement de Macron faisant passer au second plan les manifestations en France.
Pour les chaînes d’informations continues, on a assisté au même phénomène. Mais s’ils ont plus d’espace pour pouvoir caser les deux infos, Macron a choisi de faire sa conférence de presse à 14h. A la même heure, c’était le moment fort de la journée pour les manifestants. Et les chaînes infos ont quasiment toutes diffusées la conférence de presse du Président à cette heure précise. Preuve que la manipulation du gouvernement a parfaitement fonctionné.
TEMPS DE CHIEN ET JOUR DE SEMAINE
Les syndicats ont fait le choix d’un jour de semaine pour leurs manifestations. C’est plutôt logique dans le sens où le but est aussi de faire mal aux entreprises pour se faire entendre. Mais, évidemment, ça empêche ceux qui auraient voulu participer aux manifs tout en voulant aller travailler d’y prendre part. Ce ne sera pas la cas le 23 septembre, alors qu’une autre manifestation est prévue deux jours plus tôt (CGT).
Reste le phénomène climatique. Il est un facteur de réussite d’une manifestation. Quand il fait moche, il y a moins de monde. Les « gens » n’aiment ni la pluie, ni le froid, c’est bien connu. Pour cette journée du 12.09, on doit bien avouer que ce n’était pas le top.
Bref, dans la bataille de chiffres et d’avis divergents, on ne peut pas dire, comme certains journaux de « Droite » français, que c’était « échec » pour les syndicats. On serait même de l’avis contraire. Pas exceptionnel, certes. Mais très loin d’être ridicule.