Deux jours pour un accouchement.

C’est ce qu’aimerait la direction de l’hôpital Tenon de Paris.

FRANCE. Dans l’hôpital universitaires de l’Est parisien (20ème arrondissement), on veut changer les standards. Deux jours d’hospitalisation seraient suffisants pour une naissance « normale » (trois jours actuellement). C’est l’avis de la direction, menée par Marie-Pierre Ferec.

La jeune maman doit assurer le ménage de sa chambre et la garde du bébé.

La direction veut limiter les services. Selon les responsables de l’établissement, « Ces femmes ne sont pas malades. Elles peuvent faire leur lit et s’occuper de leur bébé ». Un avis que ne partage pas le service maternité. D’une seule voix, le personnel dénonce la volonté de faire de Tenon une « usine à bébés ».

En outre, le chiffre avancé par la direction à Sylvie Ducatteau, journaliste au quotidien « L’Humanité » (seul média français à faire l’écho de cette crise), ne semble pas clair. Selon ce qui a été publié, il y aurait 1.900 naissances par an. Hors, sur le site officiel de l’hôpital, on peut lire que les naissances sont au nombre de 2.620. Une différence de taille. Quand aux objectifs de la direction, ils seraient de 800 naissances de plus avec le personnel actuel.

Le personnel en grève depuis plusieurs jours.

Les « blouses blanches » ont déjà du mal à tenir le rythme. Elles sont clairement débordées et elles s’en plaignent depuis des mois. Avec l’annonce des objectifs de la direction sans aucun renforcement des effectifs, s’en est trop. Elles sont en grève depuis plusieurs jours.

Avec une flexibilité poussée à l’extrême, autant dans le travail quotidien que dans les horaires, elles estiment être au bout de ce qui est « humainement possible » en garantissant la sécurité des patientes et de leurs bébés. C’est sans cesse la course, elles travaillent dans l’urgence et atteignent un niveau de fatigue qu’elles jugent critique. Mais, surtout, elles ont peur. Peur d’oublier, peur de se tromper, pour de commettre une erreur, …


Press Link : À Tenon, on dit non à « l’usine à bébés ».