NEWS • FRANCE • JUSTICE ----------------------------------------------------------------- Certains citoyens peuvent traiter les policiers d'assassins. C'est la liberté d'expression qui prime sur l'injure. ----------------------------------------------------------------- Amal Bentounsi a été relaxée après une plainte déposée par le ministère de l'Intérieur français pour diffamation. -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Amal Bentounsi est la soeur d'Amine. Ce dernier a été tué d'une balle dans le dos par un policier, le 21 avril dernier, alors qu'il était en cavale. Pour justifier son tire mortel, le policier avait déclaré avoir agit en légitime défense. Ce qui n'avait convaincu ni la sœur de la victime, ni la justice, qui a mis le policier en arrêt sur le champ.
Dans les jours qui ont suivis, Amal Bentounsi avait publié une vidéo sur Internet où elle traitait ouvertement et sans détour les policiers d'assassins au dessus de toutes les lois. Le ministère de l'Intérieur a immédiatement réagit pour déposer une plainte pour diffamation à l'égard des milliers de policiers français. C'était sans compter sur l'avis du tribunal qui a réduit à néant la plainte et relaxé totalement Amal estimant que la limite de la liberté d'expression n'avait pas été franchie. En se tirant dans les pattes, on peut se féliciter de l'indépendance des tribunaux français qui jugent, en toute conscience, une affaire d'ou que vienne la plainte.
Évidemment, le ministère n'est pas de cet avis. La décision, très applaudie lors de l'audience, a du mal à passer au sein du ministère de l'Intérieur. Celui-ci craint que l'on ai ouvert une porte qui permet de tout dire à l'encontre des hommes et femmes qui travaillent chaque jour à la bonne marche des lois.
Une décision trop vite annoncée dans les médias pour ne pas faire de vagues. Mais l'affaire est jugée et peut faire jurisprudence. -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Banale cette prise de position du tribunal ? Certainement, pas. Il est rare qu'un tribunal fait un croche pied à l'Intérieur pour qu'il se vautre lamentablement. Encore moins commun, la décision autorise toute personne touchée par un drame de donner son avis et son ressentis face à la justice et à la police. Ce qui est sans aucun doute légitime. Nous sommes tout de même dans un pays de droits démocratiques. Mais l'insulte passe généralement très mal. Dans la plupart des cas, on comprend que l'on s'insurge contre un sentiment d'injustice tout en condamnant de façon symbolique. Ici, le tribunal n'a pas jugé bon d'appliquer cette méthode et offre une relaxe totale.
Les policiers, des "gros bâtards" ? ... Attention à la bonne compréhension de la décision du tribunal. -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Il est un fait que le tribunal a estimé qu'une personne touchée de près par un drame a un doir de parole que nous qualifierons de "plus large". Mais quiconque ne peut pas traiter un policier d'assassin. Le tribunal a tenu compte des faits qui ont touché Amal pour rendre son verdict, à savoir la perte d'un proche dans des circonstances pour le moins louches. On ne peut toutefois pas lancer des injures aux visages des forces de l'ordre impunément. Il faut des faits qui justifient la violence des mots. ----------------------------------------------------------------- Source(s) Info : libération / propulsé par acces-libre-presse.org
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