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La France doit-elle quitter la Syrie après les attaques à Paris pour éviter d'autres attentats ?
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On parle d'une décision qui serait "raisonnable" pour les uns, lâche et dangereuse pour les autres. Le président Hollande a tranché.
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Le message des assaillants qui ont attaqué Paris et la revendication de l'État Terroriste Islamique sont assez clairs. Ce serait une réponse à l'intervention de la France en Syrie. Une vengeance de la part du groupe terroriste contre la France et ses forces armées. Il s'agit aussi de faire peur. Aux politiques, décisionnaires de l'intervention en Syrie, mais aussi au peuple français. Le but est de persuader par la force la France à ne plus attaquer les positions de l'ETI dans les conflits qu'ils engagent contre la population civile notamment.
La question est la suivante : Faut-il, ou non, poursuivre la collaboration avec les autres pays engagés dans le conflit ? Faut-il courber l'échine et déposer les armes en laissant l'ETI avancer en Syrie et en Irak ?
Photo diffusée par l'ETI d'un groupe Daesh.
La décision de la politique en place en France : Hollande ne veut rien lâcher et continuer à combattre l'ETI.
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François Hollande et son premier ministre, Manuel Valls, ont fait savoir immédiatement après les attentats que le drame ne changerait rien à la position de la France. Le pays reste engagé en Syrie. Le président de la République estime que battre en retraite face à ces menaces n'est pas la réponse adéquate. Au contraire. Il faut aller de l'avant et combattre encore plus intensément l'ETI où qu'il soit, en Syrie ou ailleurs. Manuel Valls parle de rendre "coups ou coups" et confirme que les attaques de Paris ne feront pas plier la France.
La position politique de la France est donc limpide. Mais quand est-il des autres qui ne partagent pas la vision de F.Hollande ? Quels sont leurs arguments pour pencher plutôt du côté de ceux qui souhaitent arrêter les attaques contre le groupe terroriste.
Au nom de la protection de la population civile en France, certains prônent pour un acte dit "raisonnable". A savoir ; l'arrêt des bombardements en Syrie.
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Pour certains politiques, et sans aucun doute pour une partie des citoyens, le retrait de la France en Syrie est une option qu'il faut étudier. Les français auraient avant tout besoin d'une protection plus importante sur leur sol. La Syrie est un pays lointain et le conflit qui s'y déroule n'influe pas directement sur la France. Les attentats, qui cette année 2015 auront fait plus de 150 morts à Paris, touchent directement le peuple; Jeunes, vieux, hommes ou femmes, simples citoyens ou personnes médiatiques, français ou étrangers ... On voit que les terroristes ne font aucune différence. Si nous ne sommes pas avec eux, nous sommes contre eux. Aucune place n'est laissée aux personnes qui n'ont "pas d'opinion". Nous sommes donc tous des cibles potentielles. Il suffit pour cela de se trouver au mauvais endroit, au mauvais moment, et nous grossiront la liste trop longue des victimes d'attentats.
Alors, à quoi bon prendre ce risque ? Pour nous, nos enfants, nos parents, nos amis, ... Est-il vraiment utile de vivre la peur au ventre et de mettre en péril nos vies au nom d'un combat qui est loin d'être à nos portes ? Après tout, qu'avons nous à gagner dans cette histoire ? Les américains sont sur le coup. Les russes aussi. Ont-ils réellement besoin de la France pour combattre l'ETI ?
Photo prise suite à un bombardement de la coalition.
La réponse du gouvernement Hollande et des personnes qui partagent sa décision de poursuivre la lutte. Une prise de position basée aussi sur des perspectives.
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Il y a une question de principe qui se joue. Se coucher aujourd'hui devant la menace revient à laisser libre cours à toutes les revendications de l'ETI. Aujourd'hui, c'est la question de l'arrêt des frappes en Syrie. Demain, ils exigeront d'autres choses qui toucheront de plus près nos vies et nos libertés. C'est ce qu'ils ont fait en janvier dernier, en tuant des grands caricaturistes qui avaient soif de liberté d'expression. Et là, que ferons-nous ? Nous devrions à nouveau plier sous la menace ?
Autre point important ; laisser le champ libre à l'ETI c'est lui permettre de se construire et d'évoluer. Imaginons un instant cette situation. L'ETI prend la Syrie. Par la même occasion l'Irak. Il faut alors bien comprendre que nous ne serons plus en guerre contre un groupe ou des groupuscules mais bien des pays, des États. C'est tout autre chose. L'ETI, fort d'une population attachée à sa cause de grès ou de force, nous serions confrontés à une armée de milliers d'hommes en armes prêts à en découdre quoi qu'il en coûte au nom de l'imposition de leurs lois et coutumes. En d'autres termes ; une dictature qui ne permet aucun écart et aucune liberté.
Une lutte qui engage l'armée d'un pays n'est jamais fait son but. Il y a toujours un intérêt. Parfois politique, économique ou, trop rarement, humain.
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Tous les États qui s'impliquent dans les conflits extérieurs ne le font jamais pour le plaisir de partir en guerre. Égoïstement, ils ne le font (généralement) pas non plus pour sauver des civils innocents d'une mort certaine. C'est dramatique, mais c'est ainsi. Les États étudient en profondeur, et sur le long terme, les conséquences d'un conflit.
Les guerres en Irak se sont décidées en quelques semaines. En Yougoslavie, nous avons mis trois ans avant d'intervenir. Nous n'avons pas défendu l'Ukraine et nous n'irons sans doute jamais en Corée du Nord. Pourquoi ? Parce que nous n'avons rien à y gagner. Et surtout, rien à perdre. La guerre coute horriblement cher. Larguer une bombe revient à faire exploser des milliers d'euros. L'argent et l'économie sont les nerfs de la guerre. Autant dire qu'avec un système économique qui nous ensevelit peu à peu, prendre la décision de partir en guerre n'est pas banale. Dans le cas de l'ETI, il serait inconscient de les laisser faire, tant la menace est importante. Permettre l'évolution d'un tel groupe reviendrait à mettre le monde tout entier en péril et risquerait, à terme, de déclencher une guerre qui pourrait dépasser tout ce que nous connaissons de l'histoire dans ce qu'elle a de plus horrible, violente et meurtrière.
Voilà à quoi nous sommes confronté aujourd'hui. Nous avons le choix de baisser les bras face aux menaces ou nous battre. Pour nous tous, citoyens de France et du monde, il faut être conscient que risquer nos vies est une forme de résistance. Une résistance à ce que certains tentent de nous imposés par la force et la violence. Ils comptent sur notre peur et notre division pour semer une forme de chaos. En ne courbant pas l'échine, nous les mettons en difficultés et nous faisons capoter leurs plans. C'est notre rôle de citoyens engagés. Le rôle de l'État est de poursuivre militairement la lutte contre l'ETI, où qu'il se trouve. Mais aussi de nous protéger le mieux possible sur nos terres tout en sachant qu'il y a toujours un risque qu'il faut considérer et assimiler.
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Auteur : MARCO PETRUCCI - propulsé par acces-libre-presse.org
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