NEWS • MONDE • ANGLETERRE ----------------------------------------------------- Brexit en question : Et si c'était plus dramatique pour l'Europe que pour les Royaumes-Unis ? ------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------ Si selon beaucoup la sortie des britanniques sera un problème pour le pays, peu se pose la question de l'avenir de l'Europe sans les Royaumes-Unis. Ou plutôt, seuls quelques personnes osent se la poser. -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Si les britanniques ne font pas partie des pays fondateurs de l'Europe, ils ont largement contribué à sa croissance. Mais la tournure qui a été prise par cette grande institution aura fini par déplaire. Les anglais disent (à près de 52%) ne plus se reconnaître dans les décisions européennes. C'est aussi le cas de beaucoup d'européens, mais les anglais auront eu le courage de joindre leurs plaintes à leurs actes. Car il faut rappeler que la grande majorité des anglais ne sont pas contre l'Europe mais contre les personnes décisionnaires. Ils estiment voter pour une politique nationale et entendent être dirigés par ces mêmes politiques. Le fait que l'Europe impose ses directives aura agacé plus de la moitié des anglais.
Pour autant, qui peut dire qu'ils ont pris la bonne décision ? L'avis qui se dégage généralement est que ce sont les anglais qui vont "tout perdre". Personne ne semble se réjouir, en s’inquiétant avant tout pour le pays. Mais que dire de l'Europe et de ce qu'elle perd avec cette sortie ?
Financièrement, l'Europe perd une jolie manne d'argent frais. Et ce que les Royaumes-Unis ne donneront plus, il faudra le partager entre les pays membres. Chaque pays devra ainsi donner plus à l'Europe pour combler ce vide.
Jusqu'ici, les Royaumes-Unis avaient fixé une dotation à l'Europe d'environ 13 milliards d'euros par an. Dans la liste des pays qui financent l'Europe et ses institutions, les britanniques étaient en quatrième position. Soit 12% dans la contribution totale. Seuls l'Allemagne, la France et l'Italie donnaient plus. Aux pays restant, et surtout à ces derniers, de prendre en charge cette perte. C'est ce qui va faire couler quelques gouttes de sueur dans les rangs politiques. Il faudra expliquer aux citoyens que, malgré une situation qui n'est déjà pas glorieuse, il va encore falloir faire des efforts pour payer cette Europe.
Autre point important ; les forces armées. Les Royaumes-Unis disposent d'une armée importante, qualifiée et ayant accès à la haute technologie. Cette sortie européenne n'est pas un dos tourné à l'OTAN, certes. Mais il faut avouer qu'en quittant l'Europe, le pays se sentira mois obligé envers les demandes d'interventions et ses financements. C'est un autre sujet important qui inquiètent les autres pays, toujours membres.
Enfin, économiquement, ce serait les anglais qui seraient les plus touchés. Une chute de la valeur monétaire ce n'est jamais très bon. Les seuls qui pourront en tirer profit ce sont les entreprises anglaises installées à l'étranger et les touristes qui feront des achats dans le royaume de la Reine Mère. Les anglais devront être très attentifs à leur budget national pour ne pas couler. On parle déjà d'une réforme des pensions de vieillesse avoisinant les 10% de pertes pour les personnes âgées. Les agriculteurs, ne bénéficiant plus des primes agricoles européennes, devront se serrer la ceinture aussi. En fait, tous les salaires, les aides sociales existantes et les services publiques devraient être réévalués. De quoi faire peur aux anglais, mais qui sait ... Les britanniques pourraient montrer la voie en se sortant de cette transition avec succès. _________________________________________________________________________________________________ © STANISLAS HENDRIX / art.n° 256154 / propulsé par acces-libre-presse.org
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