NEWS • MONDE • ALLEMAGNE ----------------------------------------------------------------- En lisse pour être maire de la ville de Cologne, la candidate se fait poignarder. -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Henriette Reker a été la victime d'une agression au couteau par un chômeur qui était proche de l'extrême droite et hostile aux migrants. -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Avant cette histoire, personne, même pas la plupart des allemands, ne connaissaient Madame Reker. Il aura fallu qu'un "grand malade" d'une quarantaine d'années l'agresse avec un couteau alors qu'elle était sur la voie publique pour que tout le pays ne parle que d'elle.
Selon , elle aurait été officiellement élue depuis quelques heures à la tête de la ville de Cologne (près d'un million d'habitants), alors qu'elle est toujours hospitalisée.
Son agression, qui n'aurait pas mis sa vie en danger bien que l'agresseur aie visé la gorge avec un couteau, aura propulsé Henriette Reker dans la haute sphère politique et médiatique. Plutôt inconnue jusque là au niveau national, on peut dire que l'agresseur a complètement loupé son coup. Non seulement elle aura pris des voix supplémentaires, mais elle a gagné l'estime des allemands. Si elle était favorite dans cette élection à la tête de la ville, l'agression, qui s'est produite la veille des votes des habitants, aura ému bon nombres d'électeurs.
Des rumeurs sans aucun fondements sur une "fausse agression" pour assurer la victoire de la candidate en tant que maire de Cologne. -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Certains Internautes allemands imaginent un complot. Selon eux, l'agression aurait été préparée dans les moindres détails. Le fait que l'agression se soit passée la veille de l'élection ne serait pas un hasard. A chaud, les électeurs se seraient sentis "obligés" de voter pour la victime politique d'un raciste qui est contre la venue des migrants. Selon , l'auteur s'est rendu de lui-même à la police, qui l'interroge en ce moment même.
Inutile de dire que personne ne croit à cette thèse du complot. Trop gros, sans doute, et, avant tout, beaucoup trop dangereux. On sait que les politiques peuvent être prêts à tout pour avoir le pouvoir. Mais mettre sa propre vie en danger est d'un autre ordre. Surtout qu'il faut trouver un gars assez idiot pour jouer le rôle de l'agresseur accusé de tentative de meurtre. C'est pas rien. Puis, comme nous le disions plus haut, elle était déjà favorite dans les sondages. Il s'agit donc d'une idée farfelue venue d'on ne sait où, sortie de la tête d'on ne sait qui.
Enfin, l'entourage de Madame Reker laisse entendre que cette agression n'ébranle en rien ses motivations politiques et idéologiques. Peut-être pas, en effet. Mais il y a fort à croire que sa vie sera bien différente après cette tentative de meurtre à son égard. Les victimes d'agressions, d'autant plus quand elles sont aussi violentes, ne s'en sorte jamais indemnes.
Si la presse taxe l'agresseur de raciste, on imagine que c'est surtout sa situation sociale qui a motivé son geste. -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Il est important de mettre l'accent sur la vie de l'agresseur. De ce que l'on sait, il est âgé de 44 ans et chômeur depuis plusieurs années. Si sa situation n'excuse en rien son geste, elle peut être "comprise" par d'autres personnes en difficultés financières.
Si on combine une précarité (le chômage) avec un sentiment d'injustice (l'aide aux migrants) et un fond de racisme (l'homme était proche de mouvements racistes dans les années 90', selon la presse), on en arrive à un cocktail dangereux qui peut faire basculer une personne plutôt saine psychologiquement dans une folie passagère.
C'est aussi un cri de désespoir qui doit être entendu par la politique allemande. Car même si on le dit raciste (ce qui est à vérifier), on imagine que c'est avant tout sa situation sociale qui a motivé cet homme. Hors, dans la presse allemande et étrangère, c'est surtout son racisme qui est mis en avant. C'est peut-être une erreur, volontaire ou non ... ----------------------------------------------------------------- Auteur : STANISLAS HENDRIX - propulsé par acces-libre-presse.org
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