NEWS • MONDE • REFUGIES ----------------------------------------------------------------- La police grecque laisse travailler les passeurs de migrants sans intervenir. -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Des faits dénoncés par plusieurs migrants qui sont bloqués dans des "jungles", faute de moyen financier pour aller plus loin. -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Pour poursuivre leur route "plus facilement", les migrants doivent payer les passeurs. Ce sont eux qui décident de la suite du voyage. Ils connaissent des chemins sûrs et savent à qui donner des dessous de table pour ne pas être inquiétés. Le tout, à la barbe des policiers grecques qui n'interviennent pas.
Devant une station service, qui fait ses choux gras en vendant chaussettes et sacs de couchages, deux hommes. Ils seraient pakistanais. Ils sont installés à une table, la seule devant cette station service. Mais ce ne sont pas des migrants. Ils n'en n'ont pas l'allure. Ils sirotent souvent un café ou un thé et fument des tonnes de cigarettes (sans doute offert par le gérant de la station ...). Selon Jean-Arnault Dérens, (auteur de ), ces deux hommes, qui font tâche dans le décors, sont des passeurs. Ce sont les migrants qui le disent. Du moins, certains migrants. Ceux qui n'ont pas l'argent nécessaire pour profiter de leurs services.
La police passe à plusieurs reprises devant les passeurs sans jamais s'arrêter. Certains migrants dénoncent une complicité.
Ces deux hommes sont d'une sérénité déconcertante. Ils ne sont jamais inquiétés par la police, qui passe à plusieurs reprises devant la station service sans jamais marquer un arrêt. Pour les migrants qui dénoncent ces faits aux journalistes, il y a complicité entre les policiers et les passeurs. Il y a beaucoup d'argent en jeu. La police grecque a tout intérêt à prendre l'argent et ne pas faire de vagues.
Officiellement, la police connait ces passeurs. Ils savent pourquoi ils sont parkés là et ce qu'ils y font. Pour autant, ils ne les interpellent pas. Les policiers disent toutefois l'avoir fait, au début. Mais si les migrants parlent aux journalistes, ils sont nettement moins bavard avec la police. Ils risquent leur vie si ils dénoncent. Non seulement les groupes criminels de passeurs ne se gêneront pas pour se venger, mais ils devront aussi être confrontés aux autres migrants pour qui ces passeurs sont l'unique chance de poursuivre la route.
Ainsi, les policiers surveillent sans avoir les preuves et les témoignages nécessaires pour une arrestation. Une version qui n'est pas partagée par les migrants hargneux de ne pas avoir les moyens d'aller plus loin.
Si ce drame coute des milliers d'euros aux États, les migrants sont au centre d'une nouvelle forme de commerce économique et mafieuse. Les passeurs, bien sûr, mais aussi le trafic d'enfants, de faux papiers, de mains d'œuvre bon marché, ... C'est toute une économie criminelle qui s'est ouverte. Quand aux autorités, entre les menaces terroristes et le travail habituel, pas facile de trouver les hommes et les moyens pour agir sérieusement. -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Actualités Internationales / MARCO PETRUCCI / 62161301 / Propulsé par acces-libre-presse.org
|
|