NEWS • MONDE • TURQUIE ----------------------------------------------------------------- L'Europe ferme les yeux sur la démocratie turc en échange de la gestion des migrants. -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Avec l'élection d'Erdogan à la tête de l'État, les turcs s'éloignent un peu plus d'une démocratie saine et profitable. La cible principale reste la presse "libre". -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Recep Teyyip Erdogan, qui vient d'être réélus avec 69% des voix, est un maître dans l'économie et l'avancée des infrastructures de son pays. Les turcs ont pu voir clairement une évolution positive à ce niveau. Des hôpitaux et des stades ont été construits et les transports publics ont été améliorés, ... Dans l'ensemble, c'est toute la situation économique qui se porte mieux depuis son arrivée au pouvoir en 2002.
Socialement, des changements ont aussi eu lieu. Par exemple, la réduction des peines pour "insulte au chef de l'État et aux forces armées" qu'il a fait passer de 6 à 3 ans de prison (si c'est toujours trop, c'est quand même deux fois moins ...). Il a aussi plébiscité la langue "kurde" et a fait en sorte de donner une plus large place aux religions qui ne sont pas musulmanes (Plus d'infos à ce sujet sur ).
Finalement, Erdogan n'est pas un mauvais bougre pour les turcs. On peut dire qu'il a contribué à l'évolution du pays en faisant de bonnes choses pour son peuple. Malheureusement, il a une dent (voir plusieurs) contre ce qui détermine au mieux une démocratie. A savoir, une presse libre de ses propos.
Erdogan veut "punir" la presse quand bon lui semble et quand, selon lui, elle dépasse les limites des libertés inexistantes quand il s'agit de critiquer sa politique. -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Erdogan fait une sorte d'allergie inexplicable qui provoque chez lui des poussées dictatoriales. Qu'elle soit écrite ou télévisée, Erdogan semble vouloir tous museler tous les médias qui n'abondent pas dans son sens.
Juste avant ces dernières élections, il a fait taire deux chaînes de télévision et deux journaux à cause des critiques qui étaient portées à son encontre. Depuis sa réélection, il a clouer le bec d'un magazine qui n'a plus l'autorisation d'être publié sur le territoire turc.
Hors, la liberté qui est donnée à la presse dans un pays est un signe important de démocratie. Un pays sans liberté de la presse ne peut pas être considéré comme démocrate puisqu'il banni le pouvoir d'être critique envers la politique en place. Et c'est bien du pouvoir de la presse qui fait peur à Erdogan. Il est conscient que les médias pèsent lourds dans les opinions de ses citoyens. C'est ainsi que ceux qui veulent toujours être diffusés doivent être en accord avec sa politique. A défaut, ils se heurtent à des déboires judiciaires, voir financiers.
L'Europe a trop besoin de la Turquie pour s'attarder sur les manquements clairs aux libertés les plus élémentaires. C'est ainsi que les européens se cachent les yeux d'une main et mettent l'autre sur leur bouche pour éviter les critiques. -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Le nœud du deal est le sujet du moment ; les migrants. La Turquie est une porte d'entrée pour les migrants syriens. Erdogan s'étant engagé à les prendre en charge, en échange de millions de dollars alloués par l'Europe, la politique européenne se tait face aux agissements du président turc. Il n'est pas question de froisser Erdogan sur des questions qui pourraient ternir cette collaboration politique et économique si chère aux européens qui veulent limiter les arrivages d'étrangers sur leur sol.
Si on ignore précisément combien cet arrangement avec Erdogan va coûter à l'Europe, on voit par contre que l'autre prix à payer est d'abandonner toutes positions critiques envers le président turc. On sacrifie ainsi la presse et ses acteurs (journalistes, rédacteurs, présentateurs télé, ...) au bénéfice de la gestion des migrants. ----------------------------------------------------------------- Auteur : STANISLAS HENDRIX - propulsé par acces-libre-presse.org
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