NEWS • BELGIQUE • POIDS LOURDS ----------------------------------------------------------------- Grève de poids lourds en Belgique : Le groupe "Total" a fait pression sur la justice belge pour débloquer les barrages et les routes. La Belgique plie et suit ce que les grévistes appellent déjà "la loi Total". --------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Les grévistes lèvent le camp sous la menace d'une présence policière importante, d'un retrait de permis et d'une amende pouvant aller jusqu'à 5.000 euros par heure de blocage. A la base de cette décision, une plainte du groupe "Total". --------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Les chauffeurs poids lourds ont tenu bon deux jours. En 48 heures, ils auront réussi à mettre le pays en panique. Une dite pénurie se serait fait sentir dans les supermarchés. Surtout pour ce qui est des produits frais (alors qu'il existe le commerce de proximité qui n'implique pas l'usage de gros camions, mais c'est la grande distribution qui compte!).
Plus encore que les fruits et légumes, c'est le carburant qui commençait à manquer dans les stations. L'un des plus grands centres de stockage géré par "Total" étant bloqué par les grévistes, plus moyen de ravitailler. L'administrateur de "Total" a alors déposé une plainte. En moins de 24 heures, la justice a tranché. Il faut dégager les routes et ouvrir les barrages. Une décision pour le moins rapide qui a étonné quelques grévistes. Eux qui croyaient, comme on leur avait dit, que la justice était lente et avait accumulé des mois de retard dans la gestion de ses dossiers ...
Quoi qu'il en soit, la décision est tombée. Les chauffeurs doivent dégager les routes sous peine de sanctions. Dans la grande majorité des cas, ces grévistes n'ont pas mis longtemps à accepter l'injonction qui leur a été présentée et signée "Total". Ils sont remontés dans leur camion et sont rentrés chez eux. Non sans promettre toutefois d'autres actions si la taxe poids lourds aux kilomètres n'est pas modifiée, voir supprimée.
"Total" dit comprendre l'action des grévistes. La société serait aussi une victime de cette taxe puisque certains de ses camions sont aussi assujettis à cette nouvelle réglementation. Malheureusement, les petits chefs d'entreprises n'ont pas les marges gigantesques de la société "Total".
Il est clair que ce ne sont pas les grandes entreprises qui vont devoir mettre la clé sous la porte. Ce sont les petits indépendants qui ne possèdent pas plus de camions qu'une main n'a de doigts qui vont trinquer. Malgrés une réduction d'impôt promie par le gouvernement, il est question de plusieurs dizaines de milliers d'euros à débourser par an. Une charge supplémentaire difficilement gérable pour les petites et moyennes entreprises.
Pour se sauver, ils reporteront sans doute cette hausse de coût sur le client final. C'est-à-dire nous tous. Nous serons donc ceux qui devront subir cette taxe, initialement destinée aux poids lourds.
Autre solution abordée par les chauffeurs ; celle de faire immatriculer leurs camions à l'étranger. Certains petits patrons pourraient trouver leur compte en échappant aux lois nationales. Car bien que le boitier électronique est censé équipé tous les véhicules qui circulent en Belgique, ce sont surtout les camions belges qui seront contrôlés (c'est plus simple au niveau administratif). Par ailleurs, les législations sont très différentes suivants les pays. La Roumanie, la Yougoslavie ou la Pologne n'ont pas les mêmes exigences au niveau de l'état des camions par exemple. Un jeu dangereux pour l'emploie en Belgique. Car si les sociétés partent à l'étranger, elles pourraient être tentées d'engager des chauffeurs locaux, payés deux fois moins que les transporteurs belges. --------------------------------------------------------------------------------------------------------------- © MARCO PETRUCCI / art.n° 7456 / propulsé par acces-libre-presse.org
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