NEWS • ZOOM • CHARLIE ----------------------------------------------------------------- Protection rapprochée à "Charlie Hebdo" : l'habitude qui fait un bide. ----------------------------------------------------------------- Le garde du corps de Charb est aussi tombé sous les balles des frères terroristes lors de l'attaque à Paris. On peut se poser la question de savoir s'il a bien fait son boulot. -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Puisque l'on parle des attaques de "Chalie", il faut aussi parler de la protection rapprochée de Charb assurée par Franck Brinsolaro, 48 ans. Dans cette mauvaise histoire que l'on croyait impossible en plein Paris, il faut avouer que cette protection n'a été d'aucune utilité puisque non seulement Charb (de son vrai nom Stéphane Charbonnier) a été tué, mais aussi Cabu, Wolinski, Tignous et Honoré. Tous étaient dans la même pièce que Charb. Le garde du corps y était aussi.
Un manque de professionnalisme de Franck Brinsolaro ? Un manque de reflex peut-être ? Ou, qui s'est, la peur de sortir son arme pour tirer. Car précisons cela aussi ; Franck n'a pas tiré une seule balle lors de l'attaque. De ce que l'on sait, il n'a même pas sorti son arme de service. Hors, s'il n'y avait qu'une personne pour empêcher ce massacre c'était bien lui. En est-il coupable pour autant ?
Tout le monde s'accorde pour ne pas aller dans ce sens. A aucun moment l'homme n'a été mis en cause. Pris par surprise, sans doute, comme tous les dessinateurs qui étaient dans la salle de rédaction ce jour là. Nous ne sommes pas dans un pays de guerre où chaque porte qui claque ou chaque cri doit être compris comme une menace potentielle.
Pour ne pas tomber dans l'accusation facile, il faut tenter de comprendre toute la difficulté de ce travail. Nous allons essayé de le faire brièvement.
Si le garde du corps marche d'abord devant la personnalité protégée, il fini par se rapproché pour marcher côtes à côtes.
Être en charge de la sécurité d'une personnalité implique une attention constante. Ce qui est facilement gérable les premières semaines. Mais l'habitude s'installe au bout de quelques mois. Des contacts plus ou moins amicaux se tissent souvent entre l'agent et celui qu'il protège. L'emploie du temps est connu et, face à une menace qui ne se concrétise pas, l'attention des premiers temps s'estompe. Le garde du corps devient alors une présence plus qu'une réelle protection. C'est une réaction qui est simplement humaine. On constate souvent que, si le garde du corps marche d'abord devant la personnalité protégée, il fini par se rapproché pour marcher côtes à côtes.
Pour que la protection reste efficace, il faudrait changer de garde du corps fréquemment. Ainsi, celui-ci serait sans doute plus attentif à ce qui l'entoure. Ce qui fait défaut c'est que, justement, les emploies du temps et la vie de la personnalité protégée sont moins bien gérés. On constate alors que d'autres risquent peuvent survenir. Car pour être utile, il faut connaitre au mieux celui que l'on protège. Ses réactions, ses habitudes, son entourage, ... tout est important pour détecter le moindre soucis.
Nous sommes loin du cinéma et d'un homme capable de butter 30 terroristes avec un couteau de cuisine.
Il est important de souligner que les agents, dans un soucis de discrétion, ont une simple arme de poing. C'est léger quand, en face, ce sont des hommes lourdement armés qui attaquent. Nous sommes loin du cinéma et d'un homme capable de butter 30 terroristes avec un couteau de cuisine. Dans la réalité, les agents sont confrontés à une lutte parfois inégale par le nombre mais aussi par l'arsenal des assaillants.
Ajoutons que mettre dix agents armés jusqu'aux dents pour protéger une personnalité constamment est chose impossible. Cette mesure ne peut être prise que dans des cas exceptionnels et très temporaires. Non seulement l'État n'a pas les moyens de protéger ainsi les personnalités, mais, de plus, ce n'est pas le but. Encore une fois, c'est la discrétion qui doit être prioritaire. C'est une des conditions principales imposées par la plupart des personnalités qui sont sous protection.
Faut-il donc maudire Franck Brinsolaro ? Faut-il l'accuser de ne pas avoir eu les bons gestes aux bons moments ? Le fait est que personne n'avait prévu ce type d'attaque. Ni lui, ni quiconque. Qui aurait pu imaginer un assaut de la sorte ? Voir deux gars débarqués avec des armes de guerre à Paris pour y faire un carton c'était de la science-fiction. Hélas, ca ne l'est plus aujourd'hui. ----------------------------------------------------------------- Auteur : Marco Petrucci / Source(s) Info : dh.net, belga / propulsé par acces-libre-presse.org
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