OPINION / HARCÈLEMENT SEXUEL : CA BALANCE DANS TOUS LES COINS …


Avec l’affaire Weinstein et les initiatives des réseaux sociaux, tout le monde parle (trop?).



Personne n’osera accuser les femmes de pouvoir parler. Une main sur l’épaule qui se balade, un « collé-serré » qui met mal à l’aise, des propos totalement dépassés, des propositions sexuelles ou des viols, … la liste des agressions sexuelles est aussi longue que diverse.

Si les femmes parlent aujourd’hui, c’est que certaines ont donné l’exemple. Tout part des « peoples » parce que le tonnerre médiatique qui en découle fait beaucoup de bruit. Les journaux, les chaînes infos, les « JT », Internet et les réseaux sociaux ; c’est une trainée de poudre qui file à grande vitesse.

Mais si les femmes ont ce droit incontestable (et même le devoir pour mettre hors de nuire un « prédateur sexuel »), les affaires qui surgissent maintenant partent dans tous les sens. De quoi noyer les véritables agressions sexuelles dans des drag-ouilles un peu lourdes ou maladroites. Le problème est que la frontière est parfois mince, voir difficile à déterminer avec certitude.

Après Weinstein, d’autres personnalités publiques passent à la trappe.

Tariq Ramadan, George Clooney, Gilbert Rozon, Christophe Arend … Les noms fusent de partout. Une chasse aux porcs légitimes qui ne doit pas faire oublier la présomption d’innocence de chacun. Si les hommes (surtout) peuvent abuser de leur pouvoir et de leur notoriété pour pousser certaines femmes à faire ce qu’elles ne veulent pas, il existe, quelque soient les accusations, le doute raisonnable.

Il convient ainsi d’être très prudent sur les noms qui circulent. La diffusion d’un nom n’est pas synonyme de culpabilité. Il est utile de ne pas l’oublier sous peine de ruiner des vies, des familles, des carrières, … avec comme seule point de départ une dénonciation qui n’est pas fondée tant que la justice n’a pas statué sur les faits.

Hors « peoples », la libération de la parole fait du bien à tous.

Il est regrettable que les consciences se réveillent avec des femmes publiques qui passent aux aveux. Les médias et Internet donnent le ton. Si on peut le regretter, on ne peut pas mettre un voile sur les initiatives positives de cette actualité parfois « poubelle ». Puisque les pouvoirs publics semblent plutôt faibles, leur donner un bon coup de pied aux fesses ne peut que leur faire du bien.

Le plus important, c’est que les femmes, anonymes, dans leur entreprise, dans la rue ou dans les transports en commun, soient ouvertes au fait que leur parole doit être entendue. A la police de faire son travail et d’agir. A la justice de trancher ensuite. Non seulement il faut dénouer le vrai du faux mais il faut aussi apporter des preuves sur des faits sans pouvoir se fier aux dires de chacun. C’est difficile et lourd, mais c’est le boulot de cette justice.

La responsabilité des tiers : Trouver le courage d’ouvrir la bouche.

Il n’y a pas que les victimes qui sont invitées à délier leur langue. Les témoins, ou tiers, qui assistent à des agressions sexuelles doivent aussi réagir. Il faut que cela rentre dans les réactions communes, instinctives et automatiques. Plus question de laisser passer des actes tendancieux. Il faut se faire connaitre auprès de l’agresseur et de la victime pour donner le ton. L’agresseur doit savoir qui vous avez des doutes ou avez été témoin et la victime doit être pleinement certaine de pouvoir compter sur vous. C’est la responsabilité de tous, sans être ni victime, ni bourreau, mais actif du droit et de la justice tout simplement.

ligne

Harvey Weinstein
ZAPPING TV
🔻